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Enchères à huit chiffres pour un portrait de Marie-Thérèse Walter peint par Pablo Picasso : « Femme assise près d’une fenêtre »

01/03/2013

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Par Marine Crubilé et Pierre Cabrol

Mardi 5 février 2013, la société Sotheby’s a adjugé à Londres une huile sur toile de Pablo Picasso[1], « Femme assise près d’une fenêtre », pour la somme de 33,2 millions d’euros[2], ce qui correspond à la partie basse de la fourchette d’estimation[3]. Cette huile sur toile[4] peinte en 1932 est un portrait de Marie-Thérèse Walter, compagne et modèle de l’artiste. L’œuvre avait été conservée dans la famille de l’artiste jusqu’en 1995, date à laquelle Marina Picasso, petite fille du peintre, s’en était séparée. En 1997, elle avait été revendue une première fois, par la société Christie’s, pour plus de 5,5 millions d’euros.

Marie-Thérèse Walter[5] fut l’une des égéries de Pablo Picasso, qu’elle rencontra par hasard à Paris en 1926, alors qu’elle n’était âgée que de 17 ans. De modèle, elle devint sa maîtresse[6], avant de vivre avec lui une histoire d’amour qui se prolongea durant une quinzaine d’années[7]. De cette liaison un temps passionnée sont nées une fille, Maya Picasso, et de nombreuses œuvres peintes ou dessinées représentant Marie-Thérèse Walter, dont de multiples nus et portraits, ainsi que des sculptures[8].

33,2 millions d’euros n’est pas, tant s’en faut, l’enchère la plus élevée obtenue par une toile de Pablo Picasso représentant Marie-Thérèse Walter. Le record en la matière appartient à « Nu au plateau de sculpteur », une autre toile de 1932. Celle-ci a été vendue le 4 mai 2010 à New York par Christie’s pour 106,48 millions de dollars, soit environ 80 millions d’euros. Considérée comme perdue jusqu’en 1950, date à laquelle le marchand de tableaux, Paul Rosenberg, l’avait cédé pour 17 000 dollars, soit environ 13 000 euros aux époux Brody, l’œuvre était ensuite demeurée dans la collection de ces deux amateurs d’art jusqu’au décès du dernier survivant du couple en 2009[9]. C’est probablement le fait que cette œuvre n’ait été que très rarement vue par d’autres que ses propriétaires[10] qui suscita l’intérêt des médias au moment de la vente, ce qui contribua, conjointement avec la notoriété des collectionneurs, à l’obtention de cette enchère record.

Plus de vingt ans plus tôt, soit en novembre 1989, la société Sotheby’s avait déjà adjugé à New York un portrait en buste de Marie-Thérèse Walter endormie devant un miroir, exécuté en 1932, « Le miroir », pour 26,4 millions de dollars, soit environ 20 millions d’euros.


[1] 1881/1973.

[2] La vente a totalisée un montant d’adjudications de 140,7 millions d’euros.

[3] Celle-ci, plus que large, allant de 29 à 40 millions d’euros.

[4] 146 x 114 cm.

[5] 1909/1977.

[6] L’artiste était marié depuis 1918 avec la danseuse Olga Khoklova.

[7] A partir de 1935 ou 1936, Pablo Picasso, sans mettre immédiatement fin à sa relation avec Marie-Thérèse Walter, débuta une nouvelle liaison, avec Dora Maar.

[8] Pour partie réalisées, au début des années trente, au château de Boisgeloup en Normandie, ou ils vivaient ensemble.

[9] Vey T., Record mondial de vente aux enchères pour un Picasso, Le Figaro.fr, 5 mai 2010.

[10] Elle n’avait été exposée qu’une seule fois, en 1961, en Californie.

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  1. Anonyme permalink
    21/09/2022 06:55

    « Femme assise près d’une fenêtre » Picasso

    Cinquante-cinq millions
    Pour qui veut Marie-Thérèse !
    Avoir sa chose au salon
    Palper ce pouvoir ! Ses braises

    Cinquante-cinq millions
    Pour la face souillée d’enfant
    Le miroir de prédation
    Qu’ils reluquent tous, jalousement

    Cinquante-cinq millions
    Pour ériger leur bassesse
    En raffinements d’exception !
    Faire du viol une messe.

    Cinquante-cinq millions
    Pour que leur misogynie
    Difforme ! Signée de leurs noms
    Devienne la marque du génie !

    Cinquante-cinq millions
    Pour offrir à chacun d’entre eux
    Toujours la même absolution :
    Abusez ! Soyez heureux !

    Cinquante-cinq millions !
    Qui jouissent sur la misère
    En totale abnégation
    Devant Picasso-Le-Père !

    Cinquante-cinq millions
    En toile pornographique
    Un bout ! De l’immense collection
    De chasse d’un blanc frique

    Cinquante-cinq millions
    Pour que ces mots-là ne souillent
    Jamais, l’aura de leurs noms !

    Cinquante-cinq millions
    Pour perpétuer la culture !
    De leur domination.

    20.09.22 à Nantes
    Joel de Blanc

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